L’Âme, essence immatérielle et éternelle de l’Être

Je suis l’âme, essence immatérielle et éternelle de chaque être humain. Les imagiers m’ont souvent représentée comme des enfants, des êtres de petite taille s’échappant par la bouche du mourant. C’est parce qu’il pousse un dernier soupir et parce que la mort est une « nouvelle naissance ». La nudité revêt alors une dimension spirituelle et non charnelle. Cette image symbolise ma pureté et ma liberté, quittant le corps physique pour rejoindre le domaine spirituel.

Une légende à Strasbourg raconte que des gémissements d’enfants ont été entendus près du puits, bouché et détruit en 1682 dans la cathédrale. Étaient-ce vraiment des enfants ou des âmes en quête de repos ? Dans la tradition grecque, je suis souvent symbolisée par un papillon, s’échappant de la bouche au moment où l’homme expire, incarnant la transformation et la libération.

Dans la tradition romane, l’homme en train de mourir est représenté de diverses manières : comme un navire se dirigeant vers un phare, un cheval galopant vers une palme, ou encore, comme un petit être humain asexué s’échappant d’un cadavre. Inspirée de l’art byzantin, cette représentation montre mon voyage vers l’au-delà. À Vézelay, sur le chapiteau de la mort de Lazare, je suis représentée emportée au ciel par deux anges, comme un petit enfant rayonnant et apaisé, couché dans une mandorle montant vers les cieux. Sur le même chapiteau, la mort du mauvais riche montre mon départ sous forme d’un petit homme barbu, saisi immédiatement par deux diables.

En Auvergne, Poitou, Saintonge… certains chapiteaux représentent l’enfer sous la forme de bêtes monstrueuses dévorant les damnés. Le châtiment de ceux qui ont péché est évoqué par des scènes de dévoration : des êtres fabuleux mangeant des petits personnages nus. C’est encore moi, et oui !

Le corps, l’âme et l’esprit sont représentés par les trois tables, comme l’ont enseigné les compagnons bâtisseurs. Dans le principe des trois tables, la table carrée procède du domaine de l’âme. Elle régit les fonctions psychiques et les états de conscience, permettant à l’homme de s’incarner en conscience dans le monde physique.

Dans la tradition de la Kabbale, le monde magique est souvent associé à moi, l’âme. En effet, c’est là que « l’âme agit »… la magie. Je suis l’Âme, la partie rayonnante reliée à votre cœur. Je suis le lien entre le monde physique et le monde spirituel. Je suis ce qui ne meurt pas et renaît, post mortem, sous une autre forme. Un peu comme un phénix…