Trouver un praticien 
Par Thierry Quéré
Que fais-je, moi, une amande, sur la façade de cette cathédrale? Tu te le demandes peut-être, pèlerin, en levant les yeux. Je ne suis pas ici par hasard. Placée au-dessus de la grande rosace à Strasbourg, je couronne la galerie des apôtres, porteur d’un message que tu ne dois pas ignorer.
Je suis une amande, protégée par ma coque dure, mais renfermant un trésor précieux : le Christ, le germe de vie, le fruit de la lumière. On m’appelle la mandorle, du mot italien « mandorla », qui signifie « amande ».
Ma forme rappelle aussi celle de la vulve, symbole de vie et de naissance, mais cela est une autre histoire.
Pourquoi moi? Pourquoi ma forme? Pour les Hébreux, mon arbre, l’amandier était le symbole de l’immortalité. Il est le premier à fleurir au printemps, portant l’espoir d’une vie nouvelle. Cachée dans ma coque épaisse, je suis aussi le symbole de la connaissance véritable, celle qui n’est pas facilement accessible mais qui, une fois découverte, révèle tout.
Mais il y a plus. Regarde comment ma forme géométrique se construit : deux cercles se chevauchant, leur centre sur l’autre, créent cette mandorle au milieu. Cette figure représente bien plus qu’un simple motif : elle symbolise la rencontre de deux mondes, le divin et l’humain. Le Christ, en mon sein, est le passeur entre ces deux réalités, ouvrant la voie.
Souviens-toi, pèlerin : aucun monde n’est clos sur lui-même. La Vie est un voyage, une transhumance, et elle a besoin de passeurs. En me regardant, pense à ce passage, à cette ouverture vers une vie plus profonde, plus lumineuse. Je suis là pour te rappeler que tu te trouves sur le chemin entre le ciel et la terre, entre toi et l’éternité.
